Bonjour Denis,
Pas d'info sur ce mariage, mais des pistes (que vous avez peut-être déjà explorées...)
De novembre 1685 à l'édit de Tolérance de novembre 1787, tous les Français prennent "automatiquement" la religion du roi et deviennent catholiques. La RPR (religion prétendue réformée) n'existe plus officiellement. Les nouveaux-nés doivent donc être baptisés à l'église. Certains parents essaient d'échapper à ces baptêmes, en cachant les enfants, en les confiant à des amis ou des parents éloignés, mais, ne serait-ce que pour que l'héritage soit reconnu à la mort des parents, la plupart des enfants protestants sont finalement baptisés à l'église. Dans ce cas, dans les registres cauchois, ils peuvent être apportés à l'église par la sage-femme (dans certaines paroisses, on la nomme et elle signe) et les parents, absents, sont qualifiés de "nouveaux convertis", ou "prétendument mariés sans en apporter la preuve", ou "faisant profession de la RPR", ou "religionnaires", et ils ne signent jamais le registre (sauf exceptions vers 1686-1687).
Ce baptême est tout à fait atypique. Si je résume, Jacques, fils de Pierre Auber, laboureur protestant de la Frenaye, a un enfant d'une servante de son père, Marie Anne Loison, sans être marié avec elle (elle a du faire une déclaration de grossesse à Lillebonne en janvier 1760, obligatoire pour prévenir les risques d'infanticides). Voulant absolument reconnaître cet enfant, le père "requis de le baptiser et envoie lui même chercher un mandement pour cet effet", ce qui n'est pas vraiment une attitude protestante. De plus, il signe le registre. Soit il est sincèrement converti au catholicisme, soit il prétend l'être afin de légitimer cet enfant à tout prix, ce qui à l'époque demande tout de même un peu de "travail" (assister aux messes et aux processions, etc) pour convaincre le curé de sa bonne foi.
Le mariage, s'il a eu lieu (en êtes-vous sûr ? D'autres enfants ?), serait donc postérieur au baptême. A chercher dans les registres des diverses paroisses mentionnées dans le texte, dans le cas (à mon avis probable) où les époux sont tous deux catholiques. Mais si Marie Anne Loison est devenue protestante (les conversions étant TRES rares dans ce sens-là), le mariage peut avoir eu lieu clandestinement. Chercher alors un contrat de mariage dans les archives notariées, sans doute de Lillebonne (hélas, pas en ligne). Dans ce second cas de figure, on peut aussi trouver trace d'un mariage grâce aux validations effectuées en justice à partir de novembre 1787 : les époux survivants présentent leur contrat de mariage à un juge ou un greffier, et énumèrent leurs enfants. A trouver dans les registres des bailliages ("Protestants ... bailliage" ou "Protestants ... Comté et Haute-Justice" sur le site des AD76) en 1787, 1788 ou même 1789.
Pierre Auber est le seul protestant avéré du texte (le grand-père de l'enfant), demeurant à la Frénaye. Avec de la chance, la famille est installée là depuis longtemps. Chercher un Jacques, fils de Pierre, baptisé à La Frénaye vers 1730 ou 1740...
Bon courage
Claire
Tourangelle née en Normandie !