Qu'est devenu la jambe de Sarah Bernhardt ?
Retrouvé en 2007 à la faculté de médecine de Bordeaux, ville où eut lieu l'opération, l'objet dûment formolé n'aurait pas appartenu à la Divine. Et pour cause : il s'agit d'une jambe gauche ! Qu'est devenue la véritable, alors ? Volée par un fétichiste ? Ou perdue, tout simplement ? La vérité, comme l'erreur, est tout bêtement humaine. Il semblerait qu'un commis de laboratoire un peu bigleux et aujourd'hui décédé, ait commis une bourde inavouée lors du grand nettoyage opéré parmi les « reliques », foetus de siamois et autre coeur poignardé, à l'occasion du déménagement de l'ancien institut médico-légal de Bordeaux en 1977.
Et maintenant ?
Se trompant de bocal, Emile, car c'est le nom du commis de laboratoire, aurait incinéré la jambe sacrée. Puis, s'apercevant de sa gaffe, il aurait collé l'étiquette du premier bocal sur la première jambe venue... une jambe gauche, donc. L'explication est tentante. Le « c'est la faute à Emile » arrangerait tout le monde. Mais il y a un hic. Sinon, pourquoi le président de l'université évoque-il, même pour la repousser, l'idée d'un test ADN ? C'est que l'état de la jambe incriminée ne permet pas de savoir, à vue d'oeil, s'il s'agit de la droite ou de la gauche. Ce qui relance le débat. Un débat à ne pas traiter par-dessus la jambe ! Si la relique faisait des miracles...
Article paru dans l'Express