Julie LEPLAY x Pierre Adrien BENARD

Bonjour,

Je vous soumets à nouveau le cas d'une de mes ancêtres qui me pose problème. Il s'agit de Julie Leplay, fille de Louis Leplay et de Marie Marguerite Anquetil.
https://gw.geneanet.org/pascaller_w?lang=fr&pz=pascal+alain+michel&nz=leroux&p=julie&n=leplay

D'après un acte de naissance à Lanquetot dont elle est témoin (en compagnie de son futur mari) en septembre 1794, elle aurait 20 ans et serait donc née vers 1774. Mais d'après son âge au décès en 1806 estimé à 34 ans, elle serait née vers 1772. Ses frères et sœurs aînés sont nés entre 1762 et 1772 à Bernières puis à Rouville. Sa sœur Marie Marguerite est née et décédée à Rouvile en 1772. Ses parents se sont mariés à Envronville. Plus tard, la famille habite à Lanquetot. Or, je ne trouve le baptême de Julie dans aucune de ces paroisses, ce qui est étonnant, car il ne semble pas y avoir de lacunes. Je ne trouve rien sur le moteur de recherche du GGHSM. La recherche est compliquée par le fait que le nom peut s'écrire Leplay, Le Play, Leplé, voire Lepelley... Si vous avez des idées pour trouver ce mystérieux baptême.

Deuxième problème, son acte de mariage avec Pierre Adrien Bénard, de Raffetot, est lui aussi introuvable. Je sais par l'inventaire après décès de Pierre Adrien qu'il existe un contrat de mariage le 2 octobre 1796 (11 Vendémiaire an V). Mais je ne trouve pas de mariage dans les mois qui suivent, ni à Lanquetot, ni à Raffetot. À Lanquetot, il n'y a d'ailleurs aucun mariage sur le registre en ligne de l'an V, alors qu'il y en a quatre pour l'an VI, ce qui me fait supposer qu'il y a peut-être une lacune dans le registre.

Enfin, troisième énigme, les deux époux Julie et Pierre Adrien décèdent le même jour à la même heure à Raffetot le 16 août 1806 vers cinq heures du matin selon leur acte de décès. La période ne se prête pas à un empoisonnement au dioxyde de carbone. Peut-être des champignons ? Une épidémie foudroyante ? Un incendie ? Ou bien un double homicide, ou encore l'homicide de l'un suivi du suicide de l'autre ? Les deux actes de décès ne mentionnent pas d'enquête judiciaire. Je ne sais pas s'il y a eu une enquête de gendarmerie au sujet de ce curieux double décès. Je pense que c’est un peu tôt pour avoir un article dans la rubrique faits divers des journaux. Là aussi, si vous avez des idées sur ce qui a pu causer ces décès.

Merci d'avance,

Pascal

Je complète mon message d'hier par une hypothèse : sur l'inventaire après décès de Pierre Adrien Bénard en 1806, le prénom de son épouse Julie Leplay est raturé. Il semble que le notaire ait commencé à écrite Jud avant de transformer le d en l.

Or, Louis Leplay et et Marie Marguerite Anquetil ont eu une fille prénommée Marguerite Judith née à Rouville le 22 mai 1771. Je me dis que Judith a peut-être été transformée par l'usage en Julie, d'où l'hésitation du notaire. Cela correspond à peu près à l'âge estimé de Julie a son décès, 34 ans en 1806, donc née vers 1772 (sachant que le couple Leplay x Anquetil  a une autre fille cette année-là, qui décède aussitôt). De plus, je ne trouve aucune trace de Marguerite Judith après son baptême. Est-ce que cette hypothèse vous paraît vraisemblable ?

Pascal

Bonjour Pascaller. Je n'ai, hélas, pas les réponses que vous attendez mais je me permets de donner mon avis cependant.

Concernant le baptème introuvable, j'ai plusieurs cas semblables pour quelques-uns de mes ancêtres qui "auraient dû être là" et qui n'y sont pas. Récemment j'ai demandé de l'aide pour un Jean Bouillon qui ne peut pas être né ailleurs qu'à Clasville et pourtant rien, ni ailleurs dans la base de données.

Pour le mariage, je sais qu'à une époque de la Révolution, vers l'An 5 et 6 je crois, les mariages étaient célébrés au chef-lieu de canton et pas dans la commune de résidence des époux. J'ai cherché dans la base de l'UGCHN et j'ai trouvé un mariage d'un Robert Benard et d'une Marie Anne Lepley le 5 Ventôse An 5 à Criquetot le Mauconduit, mais ce ne sont pas les mêmes bien sûr, j'ai vérifié.

Quant à l'heure estimée du décès, franchement, je crois que l'officier d'état-civil a mis une heure au hasard, il n'était pas médecin légiste. Et comme il dit s'être rendu sur les lieux constater le décès, un double homicide me semble en effet à écarter. Une intoxication au monoxyde de carbone par contre pourrait être une explication plausible. Bien que les décès aient eu lieu au mois d'août, il est fort possible qu'un feu ait été allumé dans une cheminée mal ramonée, et chacun sait que ce gaz n'a pas d'odeur ce qui peut tuer des dormeurs, d'où une heure de décès nocturne.

Tout ceci n'est que pure hypothèse de ma part ...

Bonjour Fabrice,

Je pense en effet qu'un empoisonnement accidentel est l'explication la plus vraisemblable. Par contre, aucun de leurs quatre enfants, deux garçons jumeaux de 9 ans et deux filles jumelles de 7 ans, n'en ont été victimes. Ils sont cités dans l'inventaire après décès, sous la tutelle de leur grand-père paternel. Le couple avait probablement des domestiques, ce qui peut expliquer que les corps aient été découverts tôt le matin.

Pour la naissance de Julie, je suis de plus en plus convaincu qu'il s'agit de Marguerite Judith et que Julie était son prénom d'usage. Les décès sont déclaratifs (c'est son frère Benoît Leplay, qui est maire de Valliquerville, et son beau-père qui déclarent son décès), et l'officier d'état-civil n'est pas tenu d'aller vérifier dans les actes de naissance que les prénoms correspondent, d’autant plus qu'on passe ici des registres paroissiaux aux registres d'état-civil. Cela peut sans doute expliquer pas mal de naissances introuvables, le prénom d'usage au décès étant différent du prénom de baptême. Par contre, les actes de mariage sont censés correspondre aux actes de naissance ou de baptême des époux. Mais comme je ne trouve pas leur mariage... J'avais pensé aussi aux mariages célébrés au canton, mais c'est pour les ans VII et VIII. Or, ils sont déjà mariés à cette date, leurs premiers enfants naissant en 1797.

Dans la base du GGHSM, il n'y a pas plus de mariage de Marguerite ou de Judith que de Julie Leplay. Il est probable que l’acte de mariage a été perdu. Il reste un petit espoir avec le contrat de mariage, mais il est sous seing privé. Peut-être a-t-il néanmoins été enregistré plus tard par un notaire (à Bolbec ?).

Pascal

Sur un autre forum, je me rappelle avoir vu un message signalant un mariage début 19e siècle indiqué sur une table décennale d'une commune et qui ne se trouve pas dans le registre ni à l'année concernée ni dans le reste de la décennie, bizarre non ?

Pour ce qui est des enfants qui ne sont pas morts avec leurs parents, si on retient mon hypothèse du feu de cheminée intoxicant, il aurait fallu connaître la disposition des lieux.
Il n'est pas sûr que parents et enfants aient dormi dans une chambre unique, ni au même étage si la maison en avait un. Donc si c'est le monoxyde de carbone, il peut s'être répandu dans la seule chambre des parents sans toucher celle des enfants, ou bien ceux-ci n'ont pas été autant touchés que leurs parents et ont donc survécu.

D'après l'inventaire après décès, la maison comprenait une cuisine, une antichambre, une chambre et trois "appartements servant de chambre" apparemment le tout de plain-pied, il n'est pas mentionné d'étage, seulement une cave et un grenier. Il est probable que les enfants avaient leur propre chambre, peut-être une pour les garçons et une pour les filles. La petite chambre près de la cuisine était peut-être pour la bonne. Il y avait aussi des bâtiments agricoles, deux écuries, une étable, un pressoir, une grange, une laiterie... Dans chaque écurie il y avait un lit, sans doute pour les domestiques. Un clos-masure tout à fait classique donc. Mais je ne sais pas où il se trouvait à Raffetot, le nom de la ferme n'est pas mentionné.
La maison devait être assez grande pour qu'une chambre soit envahie par le dioxyde de carbone et pas les autres. Par contre, ce qui m'étonne, c'est un feu de cheminée dans une chambre un 16 août. Peut-être un été particulièrement froid et humide ?

Peut-être par malheur a-t-il fait plus froid la veille au soir, mais de toute façon, ça reste hypothétique.

Bonjour,

J'ai finalement pris le parti de considérer que Julie et Marguerite Judith Leplay ne sont qu'une seule et même personne, avec les arguments que j'ai donnés plus haut. J'ai donc fusionné leurs deux fiches sur mon arbre :
https://gw.geneanet.org/pascaller_w?lang=fr&pz=pascal+alain+michel&nz=leroux&p=marguerite+judith&n=leplay

Pascal

Il est en effet possible qu'avec un peu d'accent cauchois, Judith se soit transformé en " Judi " et comme le prénom Julie est beaucoup plus fréquent, les gens ont pu naturellement se mettre à prononcer Julie à la place.
Moi même, il arrive que des personnes m'appellent Patrice au lieu de Fabrice !