Bonsoir à toutes et à tous,
L'article publié par Christian sur le tramway méconnu m'a fait repenser à l'un de mes collatéraux, Pierre Michel
ROUELLE, dont la petite rue qui porte son nom (rue du Gl
Rouelle) part du pied du tunnel de ce tramway pour aboutir près du cimetière Ste Marie, ledit tramway ayant emprunté cette rue dans sa partie haute.
Sorti du rang, il a été l'un des vaillants officiers au service de Napoléon Bonaparte.
H.Chabannes lui a consacré une étude dans le Bulletin n° 81 du CHRH.
Je livre ci-après ce que j'ai recueilli sur lui (avec les références), toutes autres informations m'intéressent évidemment !
Pierre Michel Rouelle
Général
1770 - 1833
(Extrait de Dictionnaire Historique et Biographique des Généraux Français depuis le XIe siècle et 1823 - Tome IX - Paris, 1823)
Pierre Michel
Rouelle, naît au Hâvre-de-Grace, le 21 juin 1770.
Il s'enrôle, le 6 septembre 1791, dans le bataillon des volontaires nationaux du Havre ( 9e bataillon de la Seine Inférieure), et y est fait capitaine au choix de ses compagnons d'armes, le 26 du même mois. Employé avec son bataillon, en 1793 et 1793, à la frontière du Nord, il se trouve, en 1793, au combat devant Berg-op-Zoom ; à l'affaire d'Odemborn et à la prise de Breda par le général Dumouriez, le 24 février. Il combat aussi aux affaires de Poperingue et de Turcoing; à la prise de Fumes, le 31 mai, et à la bataille de Hondscoote. Il se trouve à la prise de Menin, le 30 avril 1794 et prend part à la conquête des Pays-Bas et de la Hollande par le général Pichegru, en 1794 et 1790. IL sert dans l'armée de l'intérieur, et se trouve à Paris, lorsque son régiment est incorporé, en 1796, dans la 29e demi-brigade d'infanterie de ligne, qui devient ensuite 14e régiment de la même arme. Employé à l'armée d'Italie, il prend part au combat sur le Lavis, le 20 mars 1797, et se trouve, avec la division Joubert, dont son régiment fait partie, à l'affaire de Botzen, ainsi qu'à plusieurs autres combats que cette division livre ou soutient, en traversant le Tyrol et la Carinthie. Il continue de servir à l'armée d'Italie, en 1798 et 1799, et y combat à l'affaire de Mondovi, à l'affaire de San-Juliano, le 16 mai 1799, et à la bataille de Novi, le 16 août suivant. La conduite qu'il tient à cette dernière affaire le fait remarquer par le général Moreau, qui le nomme chef de bataillon sur le champ de bataille. Il se trouve ensuite à plusieurs combats livrés sur la rivière de Gènes. D'après un ordre qui lui est donné, il quitte l'armée d'Italie, le 1er octobre 1799, pour aller prendre le commandement d'un des bataillons du 14e régiment de ligne, alors détaché à Vannes, en Bretagne. Il soutient avec ce bataillon plusieurs combats contre les Vendéens, jusqu'au moment où l'amnistie générale est publiée. Employé, en 1800, à la 2e armée de réserve, commandée par le général Brune, il fait les campagnes de 1800 et 1801 dans le pays des Grisons, sous les ordres de Macdonald, se trouvant au mémorable passage du Splugen, et marche sur Trente, dont on s'empare de vive force. Il sert avec son régiment, en 1802, dans l'intérieur de la France, et fait partie du camp de Boulogne, en 1803 et 1804. Il marche avec la Grande Armée à la campagne contre l'Autriche, en 1805; concourt à la prise de Memmingen, 1e 11 octobre, et combat, le 2 décembre suivant, à la célèbre bataille d'Austerlitz, où il est blessé. Nommé, le 19 avril 1806, major du 40e régiment d'infanterie de ligne, il commande le dépôt de ce corps jusqu'au 10 novembre 1807, époque à laquelle il est fait major commandant le 5e régiment provisoire d'infanterie. Il fait les campagnes de 1808, 1809, 1810, 1811 et 1812 à l'armée d'Espagne. Il se trouve à l'affaire de Madrid, le 2 mai 1809. Le 18 juillet suivant, il reçoit l'ordre de partir de Madrid et de se rendre au Corps d'armée que le général Dupont commande; mais, ayant appris à Madridejos la capitulation de Baylen, il revient à marches forcées, ramenant à Madrid un bataillon dont le colonel avait été tué par les insurgés à Madridejos, et 150 malades qu'il est parvenu à tirer de cette ville, où ils se trouvent cernés de tout côté par des paysans armés ; cette expédition fît le plus grand honneur au major
Rouelle , qui eut à contenir une multitude d'insurgés.
Nommé colonel du 116e régiment d'infanterie de ligne, le 28 octobre 1808, il se trouve, 1e 23 novembre suivant, à la bataille de Tudela, et y culbute le centre de l'armée espagnole. Il concourt, le 20décembre, à l'investissement de Saragosse, en attaquant les ouvrages avancés de cette place. Il reçoit, le 12 février 1809, à ce siège, une blessure; mais n'en continue pas moins de servir avec beaucoup de zèle jusqu'à la réduction de Saragosse, qui a lieu le 20 de ce mois. Il part, le 22 février, avec son régiment, conduit à Madrid les prisonniers faits à Saragosse, et séjourne dans la capitale de l'Espagne jusqu'au 21 mars, époque à laquelle il est détaché pour aller à Astorga établir la communication avec le corps du maréchal Ney, qui se trouve à La Corogne : la reconnaissance des avant-postes se fait à Lugo, le 4 mai 1809. Le colonel
Rouelle rejoint ensuite son corps d'armée, au moment où il est aux prises avec l'ennemi à la bataille de Maria, le 15 juin. Il prend part à l'affaire de Belchitte le 17 du même mois, et au combat du 9 juillet suivant, vers Naval et Grao. Le 6 mars 1810, le colonel
Rouelle fait, avec son régiment, partie de la colonne qui mène les ennemis, tambour battant, depuis Sagonte jusque sous les murs de Valence. Il part, le 10 du même mois, pour le siège de Lérida, où il commande l'avant-garde de troupes d'élite qui montent à l'assaut de la place, le 15 mai. Dans cette journée, le colonel
Rouelle et le major Barbaroux, soutenus par 450 travailleurs munis d'outils et de gabions, franchissent le parapet de la tranchée, ainsi qu'un ruisseau qui se trouve en avant, et s'élancent sur les brèches.
Rouelle y monte le premier, tue d'un coup d'épée une sentinelle qui lui avait porté un coup de baïonnette à la figure, et, malgré cette blessure, rompt l'ennemi sur tous les points, et enlève plusieurs retranchements. Ni le feu terrible des batteries de la place, ni la fusillade partant des maisons et des rues, ne peuvent arrêter l'audacieux courage des assaillants, qui surmontent tous les obstacles.
Le colonel
Rouelle est employé au siège de Tortose, où il fait échouer deux sorties entreprises par les assiégés, les 24 et 28 décembre 1810 : ces deux faits d'armes sont mentionnée à l'ordre de l'année. Tortosa capitule, le 2 janvier 1811.
Le colonel
Rouelle combat à l'affaire de Benicarlos, le 9 avril suivant. Il servit au siège de Tarragone, où il est grièvement blessé au bras gauche. Il se trouve au combat d'Ibi, le 20 juillet 1812; à celui d'Yecla, où il a un cheval tué sous lui, le 11 avril 1813; et à l'affaire de Castalta, le 13 du même mois. II est promu au grade de général de brigade, le 28 janvier 1813. Le corps d'officiers du 16e régiment de ligne lui adresse alors une lettre, et l'accompagne d'une superbe épée, comme un gage de l'estime et de la reconnaissance que tout le régiment porte à son ancien colonel.
Le 2 juillet 1813, le général
Rouelle est nommé gouverneur du fort de Sagonte et de la ville de Murviedo. Il y soutient 11 mois de siège par l'armée anglaise, refusant d'obtempérer à toutes les sommations ou propositions que lui fait le général ennemi Roche, et ne sort de la place que lorsqu'il a reçu l'ordre de la remettre aux Espagnols. Il quitte alors l'Espagne pour revenir en France, et sait, chemin faisant, faire respecter les troupes qu'il est chargé de ramener.
En 1815, pendant les Cent-Jours, il commande le département de Saône et Loire.
Après la seconde Restauration, il est classé parmi les maréchaux de camp disponibles.
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Pierre Michel
ROUELLE est décédé le mercredi 13 février 1833, à l'âge de 62 ans, au Havre (76600).
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ROUELLE (Pierre Michel, baron), né au Havre le 21 juin 1770, Maréchal de Camp, Commandeur de la Légion d'Honneur, membre du conseil municipal et colonel de la Garde Nationale du Havre. Mort en notre ville le 13 février 1833" (Gallica : Recueil des publications de la Société Havraise d'Etudes Diverses de la 60° année, 1893, premier trimestre, pages 145 et 146)
Plaque commémorative sur sa maison natale au 55 rue de l'Hôpital au Havre (Itinéraire des bateaux à vapeur suivi d'un guide des voyageurs par B.Saint-Edme - 1836 , page 204 - Gallica) - Prend le nom de "rue Bazan" après délibération du 28 janvier 1891 du Conseil Municipal.
A son retour au Havre, habite au 36 rue d'Orléans et possède une propriété de campagne sente au Neuf, au hameau de Tourneville à Graville. Cette sente portera le nom de "Général
Rouelle" par délibération de la commune de Graville en 1838 et garda ce nom lors de l'annexion par Le Havre en 1852. (H.Chabannes - Bulletin n° 81 du CHRH).
Il se marie au Havre avec Louise Antoinette SEZILLE le 31-01-1818, sans descendance connue.
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Pierre
ROUELLE reçoit le titre de Baron le 15 Août 1810.
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ROUELLE (Pierre Michel), colonel du 116° de ligne, baron de l'empire, [par lettre patente du] 19 janvier 1811" (Gallica : Liste des membres de la Noblesse Impériale par Emile Campardon, page 164)
"Titre de baron, accordé par décret du 15 août 1810, à Pierre, Michel
Rouelle. Paris ( 19 janvier 1811 ).
Armoiries :
Ecartelé au premier d'argent à la grenade en abime de sable, allumée de gueules ; au deuxième des barons tirés de l'armée ; au troisième d'azur au dextrochère mouvant du flanc sénestre d'argent tenant une épée du même en barre ; au quatrième de gueules à la tour crénelée d'argent, ouverte d'une brèche, ajourée maçonnée de sable, soutenue d'argent ; pour livrées : les copuleurs de l'écu. " (Archives Nationales ref. BB/29/968 page 182)
Pierre
ROUELLE est élevé le 27 juin 1814 au rang de Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint Louis à son retour en France à la suite de son épopée Espagnole (H.Chabannes - Bulletin n° 81 du CHRH).
Nommé Rouellé dans la base internet de l'ordre ( http://www.saint-louis.info/pages/osl.html )
Pierre
ROUELLE est décoré en août 1814, une semaine après avoir été nommé "Baron", il est élevé au grade de Chevalier de l'Ordre Royal Espagnol de la Couronne de Fer (H.Chabannes - Bulletin n° 81 du CHRH).
Pierre
ROUELLE est décoré en 1814.
"Commandant [eur] de la Légion d'Honneur" (Biographie des Hommes Vivants, tome V, page 248, chez Michaud Paris - janvier 1819)
Il était décoré de la Légion d'Honneur depuis le 5/6/1803, au camp de Boulogne où se préparait l'invasion de l'Angleterre (H.Chabannes - Bulletin n° 81 du CHRH)
Les premières remises de l’insigne de la Légion d’honneur :
Le 15 juillet 1804, l’Empereur procéda à la première distribution des insignes de la
Légion d’honneur en l’église des Invalides, au cours d’une fastueuse cérémonie officielle,
la première de l’Empire. Napoléon, en costume de grenadier de la Garde, reçut
le serment de tous les grands officiers, puis de tous les membres de l’institution assemblés. Après
avoir reçu lui-même un aigle d’argent et un aigle d’or des mains de son frère Louis, grand connétable,
l’Empereur procéda à la remise des insignes. L’appel alphabétique des récipiendaires, signe de
respect par le nouveau régime du principe révolutionnaire d’égalité, et le soin pris par Napoléon à
adresser un mot à chaque vétéran mutilé, marquèrent durablement les esprits.
La deuxième cérémonie eut lieu au Camp de Boulogne, le 16 août 1804. Plus particulièrement destinée
aux militaires, essentiellement des titulaires d’armes d’honneur qui attendaient leurs insignes
depuis deux ans, elle se déroula au milieu d’un extraordinaire déploiement de forces (50 000 militaires,
dont 2000 décorés, galvanisés par les salves d’artillerie), et selon un cérémonial grandiose alliant
monarchie ancienne et nouvel empire. Sur l’estrade, les armures mythiques de du Guesclin et Bayard
contenaient les aigles, tandis que Napoléon se tenait devant le trône de Dagobert. Une colonne commémorative
fut érigée sur les lieux dans le vallon de Terlincthun, dont le maréchal Soult posa la première
pierre le 9 novembre 1804.
(Extrait du site www.musee-legiondhonneur.fr )
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