Bonsoir à tous .
Né rue Jean Macé à Sanvic je me suis retrouvé rue Jules Ferry,après le décès de ma mère en 1940. dans les textes de Jean (Levieux) je retrouve en effet les noms de tous ces accessoires familiers bien connus à cette époque, certains étaient vidés chaque matin dans les caniveaux,ah! seulement les liquides,ben oui! ( sans fausse pudeur car en ces temps, le tout à l'égout n'était pas arrivé), vous voila rassurés, mais le reste! me direz-vous ? stocké dans la tinette dans un édicule au fond du jardin ,bien connu des anciens, avec son papier journal en guise de PQ.
Régulièrement s'annonçait à coups de sonnette le Vidangeur, avec sa charrette et sa cuve qui récupérait les "matières" . Les baquets en bois dont il est parlé avaient toute leur utilité, tant pour le linge que pour le soin du corps ou même le transport des pommes lorsqu'on pressait,la fabrication du cidre n'était pas encore mécanique, et elle demandait de l'eau qui était pompée dans la citerne et si l'été se faisant trop chaud elle manquait, nous allions avec des seaux la chercher à la fontaine.
Après ce personnage un autre suivait c'était le marchand de peaux de lapins qui lui s'annonçait à grand cris "peau de lapins, peaux" le dernier peau plus accentué; bourrée de paille la ou les peaux, fourrure à l'intérieur, étaient mises à sécher au grenier, et vendues amenaient quelques sous supplémentaires à la maison ;à l'époque mon père ne disait pas 5 francs mais 100 sous, 1 franc c'était 20 sous, 50 centimes 10 sous les pièces de 10,20 et 25 centimes, en vil métal, étaient trouées, pour les différencier des pièces en argent ; démonétisées en 1947,chez moi, elles servaient pour enlever les taches de peinture sur les vitres en les frottant à plat sur la vitre.
Dans la rue passaient des charrettes et les chevaux déposaient leur crottin, j'étais chargé de le récupérer avec seau pelle et balayette ,il fallait faire vite car il était très prisé,comme engrais, par les jardiniers.
Les Bretons au Havre sont bien connus,il y en avait également à Sanvic, juste en face de chez moi une bretonne habitait Mme Anaïk, mais quel ne fut pas ma surprise ,étant obligé d'aller coucher chez elle,la maison ayant été bombardée, d'y découvrir un lit traditionnel fermant comme un placard!
Un autre et dernier souvenir qui lui date de 1944. Entre le 5 et 11 septembre, Sanvic est bombardé, dans la rue jules Ferry au N°13 tombe une bombe qui détruit la maison de Mr Pierre Lemeur qui décède et dans la rue Bizet, une seconde détruit tout l'arrière de notre habitation ainsi que l'intérieur.heureusement nous étions réfugiés chez des voisins qui avaient une cave; le bilan de ces derniers bombardements 250 maisons détruites ou inhabitables à Sanvic,80 morts et 164 blessés.
Michel Lemeur ,fils de Pierre est maintenant décédé, il a écrit :Sanvic 1900/1955, nous nous étions rencontrés une dernière fois en novembre 200 , il avait eu la gentillesse de me dédicacer son livre nous étions voisins et avions été à la même école primaire Jules Ferry à Sanvic.
Bonne lecture j'espère ne pas avoir été trop ennuyeux.
Bien cordialement J.Delferrière