Commissionnaire pour la fabrique (à Bec de Mortagne en 1846)

Pierre CHAUVEL, né en 1803, frère de mon AAGP, domicilié à Bec de Mortagne est témoin en 1846 au mariage de l'une de ses nièces, dans cette même commune. Il est cité professionnellement comme "Commissionnaire pour la fabrique" ( avec un f minuscule )
Quelle pouvait être précisément cette profession ? Commissionnaire a 2 sens : l'un est mandataire, l'autre moins "noble" est coursier. Ensuite de quelle fabrique parle-t-on ? Y avait-il à Bec de Mortagne un atelier suffisamment unique ou renommé pour qu'on le nomme "la fabrique".
Indice : 12 ans plus tard, témoin à un autre mariage, il est cité comme Tisserand et sa belle-soeur comme ses nièces sont tisserandes.

Bonjour Pierre,

Voici ce que l'on trouve sur internet au sujet des fabriques :

La fabrique, au sein d'une communauté paroissiale catholique, désigne un ensemble de « décideurs » (clercs et laïcs) nommés pour assurer la responsabilité de la collecte et l'administration des fonds et revenus nécessaires à l'entretien des édifices religieux et du mobilier de la paroisse : église(s), chapelle(s), calvaire(s), argenterie, luminaire(s), ornement(s), etc.

Les membres du « conseil de fabrique » sont donc des administrateurs désignés plus spécifiquement par les termes de marguilliers et de fabriciens.
Les revenus de la fabrique provenaient, c'est ce qui est le plus connu, des quêtes et offrandes. Mais pas seulement : la location des places de bancs dans l'église, par exemple, était aussi un revenu régulier (bien souvent perçu annuellement à date fixe) pour la fabrique.

Merci Christian
J'ai aussi pensé à cette alternative qui expliquerait bien le LA puisqu'il n'y avait vraisemblablement qu'une seule paroisse à Bec de Mortagne en 1846 donc une seule fabrique. Nous sommes encore sous le régime concordataire.
Ce qui m'interroge cependant, c'est de savoir si cette fonction - beaucoup plus qu'une profession - pouvait, à l'âge de 43 ans, "nourrir' l'homme et sa famille (marié, il eut 1 fille et 2 fils).

Mais après tout, la dévotion à l'époque remplissait les lieux de culte et c'était peut-être une sinécure rémunératrice !
Quoi qu'il en soit, il l'aurait ensuite perdue puisqu'il est témoin cité comme tisserand en 1860 et 1870. Sa femme, sa fille, sa belle-soeur et ses nièces étaient aussi tisserandes à cette même période.

Cordialement
Pascal VILLEBROD