Enfant "né de leurs oeuvres"

Bonjour Edith,


Il y a de nombreuses circonstances qui peuvent expliquer une légitimation tardive. Une relation avant mariage a pu être interrompue par un événement exceptionnel, avant que le futur ne sache qu'il serait père.

* Par exemple, l'enrôlement du père dans un régiment de passage avant qu'il se soit marié et son retour tardif, alors que sa future à déjà donné le jour à son enfant.
* Même situation lors des guerres napoléoniennes où le retour de soldat dans leur foyer a été très long.
* Certains marins, enrôlés de force dans la marine royale, sont aussi rentrés après plusieurs années d'absences, parfois prisonniers de l'ennemi ou victimes de naufrages dans des endroits isolés.

Autre situation qui concerne un de mes Sosa : en 1688, alors qu'il est déjà marié légitimement, il reconnait un enfant naturel avec une autre femme (xx). Son épouse venant à décéder 8 ans plus tard, il se remarie avec (xx) et légitime ainsi l'enfant naturel qu'il avait reconnu 8 ans plus tôt.

Comme vous le voyez, il peut y avoir de multiples raisons.

Bien cordialement.

une jeune femme qui se marie ayant un enfant de 4ans qu'elle a reconnu le mari est -il obligé de reconnaitre l'enfant sachant qu'il n'est pas a lui.
Monique B

Bonjour Monique. Non, rien n'obligeait autrefois, ni n'oblige de nos jours, un nouveau marié à reconnaitre un enfant dont il sait qu'il ne peut pas être le père.

(Par contre, il est certain que bien des naissances ont été déclarées légitimes alors que le père n'était pas celui qui croyait l'être ...)

Bonjour Edith,

J'ai retrouvé dans ma base de données les personnes à l'origine de votre questionnement.

Lors de la naissance de l'enfant en décembre 1882, le père et la mère n'ont que 19 ans. Ils ne peuvent donc contracter mariage jusqu'à leur majorité qu'avec le consentement de leurs parents. A cette époque, la majorité matrimoniale est de 25 ans pour les filles et 30 ans pour les garçons.
C'est probablement un refus des parents de l'épouse qui a retardé le mariage car ceux-ci ont attendu novembre 1887 pour donner enfin leur consentement par acte notarié, 1 an avant la majorité matrimoniale de leur fille. Sans doute pour marquer leur désapprobation, vous aurez noté dans l'acte de mariage de 1888 qu' ils n'étaient pas présent à la cérémonie bien que demeurant dans la même commune. Seuls les parents de l'époux sont présents.

Et c'est ainsi que l'enfant né en décembre 1882 n'a été légitimé qu'en janvier 1888...

Quand à la fiche matricule de l'époux, né en 1863 (donc de la classe 1883), c'est normal de ne pas la trouver en ligne puisque seule la période 1887/1921 est numérisée sur AD76.

Cordialement.

Rebonjour Edith,

Effectivement, je me suis mal exprimé en ayant quelque peu raccourci mon propos. Voici donc plus de détails :

Le code civil de Napoléon prévoit bien une majorité matrimoniale de 25 ans pour les garçons et 21 ans pour les filles ; mais ceci ne s'applique qu'à des futurs époux n'ayant plus de parents vivants.
Jusqu'en 1907 les futurs époux ne peuvent pas encore se marier sans l'accord de leurs parents si ceux-ci sont toujours en vie ; le manque d'accord des parents de l'un des époux peut alors reporter indéfiniment le mariage projeté. Toutefois, s'ils veulent passer outre et se marier sans le consentement de leurs parents, les futurs époux peuvent alors recourir aux "actes respectueux". voir ici l'explication détaillée
De 25 à 30 ans pour les garçons et de 21 à 25 ans, la demande par "actes respectueux" devait être renouvelée deux fois, de mois en mois. Au delà, une seule demande suffisait. Ces formalités établies, les parents ne pouvaient s'opposer au mariage. Cependant, cette contrainte pouvait être très mal vécue par certains parents autoritaires, et c'est sans doute pourquoi, dans votre cas, les parents de l'épouse ont fini par donner tardivement leur accord avant qu'un huissier ne se présente à leur domicile.

Cordialement.

Merci Daniel pour votre réponse
Monique B