Sage femme jurée

Bonjour Christian

je n'ai pas vraiment la définition mais voir

sur ces sites :

http://www.france-pittoresque.com/perso/61.htm

http://www.genealogie.com/v2/genealogie-en-ligne/ancien-metier.asp?id_metier=78

Amicalement

Bonsoir à toutes et à tous,
Bonsoir Christian,

J'ai retrouvé parmis mes Sosa pas moins de 6 sage-femmes, dont une lignée sur 4 générations:

1/ Jeanne Elisabeth DURECU,1773 Ingouville -1839 Le Havre
D'abord sage femme jurée avant la Révolution, puis confirmé dans son métier de sage-femme après avoir suivit en l'année 1800 pendant 3 mois les cours d'accouchement de Jean Louis BAUDELOCQUE, tenant la première chaire d'obsétrique à l'hôtel de médécine de Paris.
Son acte d'autorisation d'exercer, paraphé par le sous-préfet du Havre, est aux AM Le Havre.

2/ Marie Anne CORNU, 1746-1814 Ingouville
Sage femme jurée elle aussi, mère de la précédente, elle apparaît dans de nombreux actes au Havre et à Ingouville vers 1780-1810

3/ Marie Angélique Susanne CHAUVEL, 1719-1780 Ingouville
Sage-femme jurée, mère de la précédente, qui exerça aussi au Havre et Ingouville

4/ Anne RICARD, 1692-1756 Ingouville, belle-mère de la précédente, dont on trouve une trace très particulière:
Le 23/01/1739, à Graville, elle permet l'accouchement de Jeanne TETTEREL "par incision" ... cela fait frémir

Avant la révolution, les sage-femmes sont choisies parmis les femmes de la paroisse qui ont déjà mis au monde plusieurs enfants, et qui présentent des assurances de respect et de droiture. C'est elle qui contresigneront les actes de baptême lorsqu'il y aura eu ondoiement, où qui viendront présenter au curé les enfants des "Religionnaires".
Elle sont donc élues par un groupe de paroissien et le curé, et jurent sur les Saintes Evangiles de bien remplir leur tache.

Par exemple, sur le registre de 1739 de Gruchet-le-Valasse, on trouve un acte de réception de sage-femme jurée rédigé ainsi:

"L’an de grace mil sept cents trente neuf le six d’avril, marie orrange femme de claude delamare a etez reçue sage femme, laquelle à juré et promis de s’aquitter de son devoir suivant ce qui est prescrit et marqué dans nostre manuel, ce quel à accepté et soussigné ; présence des témoingts soussygez ; et ce par nous prestre vicaire du consentement de monsieur le curé.

Bonne soirée à tous.
Daniel ORANGE

Bonsoir à toutes et à tous,
Bonsoir Christian,

Une précision complémentaire:
Avant 1759 et la dispense d'une formation de base par Madame du Coudray qui a sillonné la France pendant 23 ans avec sa "machine", les sage-femmes n'avait aucune formation autre que celle d'avoir appris sous la houlette d'une sage-femme plus âgée. Elles n'en était pas moins sage-femmes jurées.

Avant 1760/1780, la formation est donc faite "sur le tas". C'est l'ère des matrones, qui sont cependant nommées sage-femmes jurées dans les actes.

exemple à Bretteville, 01/04/1701:
"Le vendredy premier jour d'avril 1701, Anne Renaux femme de Guill. Feury a esté jurée pour assister les femmes dans leurs enfantements"

Voici un aperçu de ce que pouvait être une sage-femme à cette époque:




Ces matrones séviront jusqu'aux années 1800 ou une formation est indispensable pour pouvoir exercer.
Le 19/05/1790, à Epreville, Jean Baptiste RIVIERE chirurgien des Loges cite et n'hésite pas à ce plaindre de ce genre de personne:




Bonne nuit.
Daniel ORANGE

Christian LEGUILLON a écrit:

Merci Daniel, très intéressant (et effrayant LOL) !
Je suis sûr que les femmes préfèrent accoucher au XXIème siècle qu'au XIXème !

Pour sure christian ....

Bonjour à toute et à tous,

Encore un exemple très particulier des fonctions de la sage-femme jurée, en plus de ses prérogatives d'accoucheuse.

Manéglise, le 21/03/1687:



Ce jourdhuy vingt et un de mars 1687.
réquisition de Marie boüillon femme de pierre .. dudoüi cherurgien demeurant à angerville l'orcher ..de boüillon sage femme jurée en la dite parroisse: a eté inhumé au cemetiere de Manéglise un enfant mâle qu'elle a receu lundy la nuit venant au dit mardy dix huitième du présent present mois au milieu de la campagne (entre) sur la parroise d'écrainville proche émalleville où elle fut requise assister une femme en travail d'enfant .. par un homme à elle inconnu qui la mena au dit lieu sans pouvoir connaistre la personne qu'elle délivrait lesquels ce sauvèrent au moment qu'elle fut delivrée lequel enfant elle onda pour la necessité pressante ou il était et le donna en nourice à Jean Courché de nostre parroisse chez qui il est mort ce qu'elle a signé véritable et promis nous décharger de toute suitte cy aucunes à avoir aux presences de Isaac le Rouge et Jean Morel tous de la dite parroisse de Manéglise faict comme dessus"

On notera que la mère se sauve aussitot après avoir enfanté la nuit, en pleine campagne ! belle santé !

Bonne journée.
Daniel ORANGE

Lheure (Graville) - Circulaire de 1788 du Bureau de Montivilliers pour le recrutement de femmes désirant être formées au métier de sage-femme:







Cordialement.
Daniel ORANGE