Enfant "sous le drap" dans un mariage catholique au XVIIIème

Bonjour à tous.
J'ai lu sur un acte de mariage de deux de mes ancêtres du début du XVIIIème, la mention d'un enfant né un mois avant le mariage de ses parents et qui avait été "placé sous le drap avant la bénédiction nuptiale" lors du mariage.
Cette procédure lui conférait alors un statut d'enfant légitime.
Mais ce que je voudrais savoir, si le fameux drap dont il est question, était utilisé réellement pour faire une sorte de dais aux mariés pendant la cérémonie.
Cela se pratique encore lors des mariages dans certaines religions, je crois.
Si quelqu'un connait la pratique des mariages catholiques de cette époque et peut me renseigner je lui suis d'avance reconnaissant.
Bien cordialement à tous.
Yves RIBES
GGHSM-CGRSM et CGPCSM.

Bonjour Yves, bonjour à tous

Yves RIBES a écrit:

... ce que je voudrais savoir, si le fameux drap dont il est question, était utilisé réellement pour faire une sorte de dais aux mariés pendant la cérémonie.

ce qui est certain c'est qu'il était utilisé réellement pour l'enfant né avant mariage et légitimé lors du mariage
selon les régions il est dit "amené " ou "apporté" ou "exposé" ou "tenu" "sous le "darp" ou "sous le voile" ou "sous la nappe "

j'avais relevé dans ... ? peut-être l'excellent site de Thierry Sabot histoire-genealogie.com
[...]
La mise sous le drap était une cérémonie de légitimation des enfants illégitimes, lors du mariage de leurs parents,
Elle consistait à glisser sous un drap, avant l'échange de consentement des futurs devant le prêtre, les parents et les enfants.

Après la bénédiction de l'union, le dais était levé et les enfants sortaient de son ombre.
[...]

pour la sortie de la cérémonie aucune idée mais je ne pense sincèrement pas , cela ne correspondrait à rien
déjà cela concerne essentiellement l'enfant et non les mariés
ensuite le fait qu'il soit sous le , symbolise l'avant, ensuite l'enfant concerné passe de l'état de caché , celui de à la vue de tous

Bonne journée !

Bonjour Yves


"Mettre un enfant sous le poêle (drap), se dit en parlant d'un enfant né avant le mariage qu'on a reconnu et légitimé, et sur lequel on étend le poêle à la cérémonie du mariage".
Cela s'est fait par le voile nuptial, naturellement : c'est sous ce voile que les époux s'unissaient d'abord en esprit, puis charnellement.


Bonne journée
Monique

Bonjour à toutes et à tous,
bonjour Yves,

Le sens de la mise "sous le drap" d'un enfant lors du mariage de ses parents est expliqué régulièrement sur de nombreux sites et là n'est pas votre question.
Vous souhaitez surtout savoir comment, dans la pratique, était réalisée cette mise "sous le drap" lors de la cérémonie du mariage.

La lecture de livres anciens expliquant notament dans le détail les cérémonies de la messe apporte les réponses à votre question.
Vous pouvez par exemple parcourir cet ouvrage imprimé en 1770, à l'époque ou la mise "sous le drap" était pratiquée :

Explication simple, littérale et historique des cérémonies de l'église, par Dom Claude de Vert.

A partir de la page 191, vous aurez la description de la cérémonie du mariage suivant différentes régions de France.
On y apprend que les mariés étaient effectivement couvert ensemble d'un drap (la liturgie le nomme "poële") ou d'un voile, au passage de la messe où le curé prononcait l'Oraison Propitiare. Suivant les régions ce voile couvrait la tête des deux époux, ou encore la tête de l'épouse et les épaules de l'époux; une variante consistait à ceindre ensemble les deux époux par la taille à l'aide de ce drap ... etc.
Mettre l'enfant "sous le drap" consistait donc à joindre l'enfant avec ses parents, sous le même drap.

Vous pouvez lire aussi:

Histoire générale des cérémonies, moeurs, et coutumes religieuses ...
voir page 137

La lecture des ouvrages indiqués, que j'ai simplement parcouru, vous apportera plus de détails.

Cordialement

Bonjour à tous.
Merci beaucoup pour vos explications toujours très érudites qui me donnent ainsi un éclairage nouveau sur la cérémonie du mariage aux XVII et XVIII ème siècles.
Je vais consulter les ouvrages que vous citez dans vos réponses.
Bonne journée.
Très cordialement.
Yves RIBES